C’est, encore une fois, avec ces quelques mots que tout a commencé. La cour bondée, des chaises installées à la va-vite, des gens partout : des profs, des élèves, de pions. Il se pourrait même que le concierge soit là, avec l’agent d’entretien. Il y a même des personnes debout parce qu’il n’y a pas assez de sièges pour tout le monde. Et tout le monde parle, de tous les côtés, il n’y a eu le silence que quand cet homme s’est levé. Cet homme, d’une cinquantaine d’années, peut-être plus, au costume impeccablement coupé – du sur mesure, sans doute – qui s’est levé et qui s’est approché du micro, les mains levées.

« S’il vous plaît, un peu de silence. Je tiens à vous souhaiter la bienvenue, à vous tous, qui venez d’arriver, ou qui êtes ici depuis l’année dernière. »

L’assemblée s’est tue. On entendait encore un ou deux chuchotis, de çà de là, mais les conversations avaient considérablement baissé en décibels. Et cet homme, sur l’estrade, qui souriait tranquillement, avec l’air de scruter chacun des visages. Les plus anciens, les professeurs, l’avaient déjà vu. C’était toujours le même discours chaque année, à quelques détails près. Pour les nouveaux, c’était une figure assez imposante, intimidante peut-être, avec ce costume absolument parfait, ce flegme typiquement anglais et une assurance à toute épreuve émanant de cette silhouette aux cheveux gris  et aux lunettes rondes.

« Alors : bienvenue. Comme certains d’entre vous le savent, je suis là à chaque début d’année pour ce discours. D’un côté, je me sens un peu responsable de vous – après tout, vous allez passer les prochaines années entre les murs du manoir que ma famille a tenu entre ses mains des années durant. »

Et il y avait toujours ce sourire, ce sourire aimable, sympathique. Un air gentil sur ce visage affable. Ce visage que beaucoup allaient oublier juste après cette sorte de cérémonie de bienvenue. Le discours n’en était qu’au début, les plus anciens le savaient. Dans un coin, quelques troisièmes année discutaient à voix basse. Ils attendaient le grand moment, celui qu’ils avaient déjà connu deux fois.
Il y eut un petit silence, et le regard de l’homme se balada dans toute la salle, guettant les nouveaux visages, repérant les anciens.

« J’espère, pour les nouvelles têtes, que vous vous y plairez. C’est isolé, comme endroit, c’est vrai. Mais c’est au calme, loin de l’empressement de la ville. La campagne regorge de nombreuses surprises, bien que je crains que vous ne puissiez aller toutes les découvrir seuls… »

Le sourire se fit un peu plus mutin, les yeux se mirent à pétiller derrière les lunettes. Les gens se tournent les uns vers les autres, s’interrogent du regard. Des surprises à la campagne ? autres que les familles de renards ? Pour les petits nouveaux, c’est un peu obscur. Mais les plus anciens commencent à sourire. Ils savent ce qui vient ensuite et ils n’attendent que ça.

« Nous allons bientôt devoir nous quitter, je le crains. Mais rassurez-vous, vous me reverrez l’an prochain. Si nous sommes encore là. Laissez-moi simplement vous dire une dernière chose : ne prenez pas garde aux rumeurs qui peuvent aller et venir. »

Là-dessus, le directeur se leva et remplaça l’homme au micro pour exposer pleinement aux petits nouveaux comment leur année allait se dérouler, et rappeler les règles aux plus anciens.

Voilà, c'est fait, on vous a souhaité la bienvenue à tous dans la salle de conférence de l'école. Qui est cet homme ? Bonne question, il semble que les plus anciens le savent.
Mais maintenant que vous allez devoir supporter le discours du directeur, vous pouvez prendre la liberté de recommencer à parler un peu.

N'hésitez donc pas à répondre à la suite de ce post, faisant office "d'event d'ouverture" !